Club Lecture - Médiathèque de Soultz

GRUMBERG, Jean-Claude  – Jacqueline Jacqueline (Seuil)

En 2019, durant la réception internationale de La plus précieuse des marchandises, l'auteur perd celle qui est son épouse depuis soixante ans. Il s'adresse ici à la disparue, tentant de lui révéler ce qu'il n'a pas pu ou osé lui dire. Prix littéraire Le Monde 2021, prix Le choix de Marc Filipson 2021.

On aime jacqueline avec J.C. Grumberg et on est triste de la quitter…Comme l’auteur (ou presque). J’ai aimé ce livre. L’auteur nous fait partager son intimité. Celle qu’il partageait avec sa femme

Belle déclaration d’amour à sa femme. Très émouvant. Nous suivons le couple dans son intimité avec tendresse. Agréable à lire.

Quel Magnifique Hommage à sa « moitié » disparue ! L’auteur partage son histoire d’amour sans détour…Il s’accroche à l’écriture de ce livre comme à une bouée de sauvetage, pour ne pas oublier celle qu’il a aimée et pour ne pas sombrer…A lire…

HUNZINGER, Claudie  – Un chien à ma table (Bernard Grasset)

Un soir, Yes, une jeune chienne, parvient à s'échapper de chez un zoophile et surgit chez un vieux couple formé par Sophie, une romancière, et Grieg, son compagnon. Elle, la narratrice, aime la marche en forêt tandis que lui vit retiré du monde. Une relation forte et enrichissante naît entre Sophie et Yes jusqu'au drame. Prix Femina 2022.

Claudie HUNZINGER nous gratifie d’une nouvelle version – Ultime ? - de la vie en ermite d’un couple vieillissant dans leur refuge de Bambois – Le Bois Bannis.
Le roman est écrit avec une verve intacte, avec de vraies fulgurances dans les évocations de l’environnement (plantes-oiseaux…)
Avec le chien YES, c’est un attendrissant couple à 3 qu’on voit évoluer au rythme lent des activités au ralenti des deux vieux complices qui observent au quotidien leur corps se « déglinguer ». Les livres continuent à occuper une place importante. Un livre crépusculaire, touchant.

Mon mari a lu le livre et s’est permis de donner son impression. J’adhère pleinement à son analyse. L’auteur a amplement mérité d’être couronné par le prix Femina.

Ce livre m’a plongé dans la vie organique loin de la civilisation, une expérience…

Découvrir la vie autrement en la regardant dans ce qu’il y a de plus fin, de plus minuscule. L’autrice nous fait sentir, gouter, entendre…On redécouvre la nature.

Un vieux couple, qui n’en finit pas de vieillir compte ensemble les années évanouies. Réfugiés en ermite aux « Bois Banni », ils semblent se cacher comme 2 bêtes dans leur tanière. La chienne YES viendra adoucir leur quotidien. Ode à la liberté, livre à la fois loufoque, tendre et cynique. J’ai beaucoup aimé !

Une nature sauvage que l’on ressent vraiment car on a du temps, l’amour de la nature qui devient poésie, l’amour pour Yes, l’amour pour son compagnon, c’est la vie de l’auteur. J’ai beaucoup aimé.

JOLLIEN-FARDEL, Sarah  – Sa préférée (Sabine Wespieser)

Dans un village des montagnes valaisannes, Jeanne grandit en apprenant à éviter et à anticiper la violence de son père. Sa mère et sa soeur aînée semblent résignées tandis que les proches se taisent. Après le suicide de sa soeur, Jeanne, devenue institutrice, s'installe à Lausanne. Peu à peu, elle se construit, s'ouvre aux autres et s'autorise à tomber amoureuse. Premier roman.

Une enfance très douloureuse, qui se ressent tout au long de sa vie. Remarquablement écrit.

Ce roman vous plonge dans l’ultime sensibilité de Jeanne. Superbe écriture. A lire.

En effet, un roman très bien écrit. Vu l’histoire, cela pourrait être glauque, mais non…

Le destin de Jeanne avec son enfance douloureuse, qui la suit tout au long de sa vie, nous touche profondément. Un beau livre.

Un livre qui fait mal. Les mots sont durs, puissants. Un livre qui parle à toutes les enfances douloureuses, bousillées…Impossible de se délester du poids d’un tel passé.

KERMEL, Éric de  – Les jardins de Zagarand (Flammarion)

Depuis qu'il a perdu son fils, Paul a arrêté de vivre. Sa soeur Mathilde l'invite à venir la rejoindre à Zagarand, un lieu isolé au bout du monde. Une fois sur place, Paul doit apprendre à faire du feu, puiser de l'eau, cultiver des graines et modeler l'argile, entouré de Mathilde, Mayssa, Elias et Amiane. Toutes ces épreuves l'aident à redonner du sens à sa vie.

Pas un roman mais plutôt une fable. Un monde merveilleux, idéal pour réapprendre à vivre. Tout en douceur, amour, beauté, fraternité…Mais j’ai du mal à rentrer dans cette société utopique.

J’ai beaucoup aimé ce livre qui s’apparente plus à un conte extraordinaire et exotique. Belle découverte.

KIM, Hye-jin – À propos de ma fille (Gallimard)

A 30 ans, Green est chargée de cours à l'université de Séoul. Quand elle se retrouve contrainte de retourner vivre chez sa mère, celle-ci l'accueille à contrecoeur car sa fille vit avec une autre femme, Lane. Les idéaux de Green se heurtent alors au sens des convenances de sa mère mais une compréhension mutuelle émerge lentement entre elles.

Difficulté pour conserver son travail et affronter la vie familiale avec le retour de sa fille avec sa compagne. Beaucoup de sujets évoqués dans ce roman.

Un peu brouillon mais beau témoignage.

Sentiments profonds d’une mère face à la vie particulière de sa fille.

Livre intéressant. Mère qui aime sa fille, mais n’approuve pas sa manière de vivre. Les couples de même sexe sont encore tabous dans un pays ou la tradition du mariage et de la famille est très forte. Le sujet délicat du grand âge est aussi abordé dans ce roman, qui est agréable à lire.

Livre agréable à lire, même si souvent, j’aurais eu envie de « secouer » cette maman embourbée dans les traditions qui l’empêchent d’accepter l’homosexualité de sa fille…

Un livre que j’ai beaucoup aimé traite de plusieurs problématiques : conflits de générations (mère /fille), fin de vie, maltraitance sur personne âgée, homophobie, tout cela dans un contexte économique difficile.

LULU, Annie - Peine des Faunes (Julliard)

Tanzanie, 1986. D'origine paysanne, Rébecca a épousé un riche commerçant et élève ses enfants. Sa fille aînée Maggie rêve d'une vie plus libre et moderne. Lorsque Rébecca part aider sa mère, le destin de Maggie bascule. Son père rompt ses fiançailles avec son meilleur ami dont elle porte l'enfant et la marie à un autre. Des années plus tard, ce dernier découvre la vérité et devient violent.

Portraits de femmes, fortes et fragiles à la fois. Roman écologique qui montre les ravages que nous infligeons à notre terre. Qui nous montre aussi la violence des hommes, violences conjugales mais aussi violence envers la nature.

MAS, Victoria – Un miracle (Albin Michel)

Religieuse chez les Filles de la Charité, soeur Anne reçoit une étrange prophétie selon laquelle la Vierge lui apparaîtra en Bretagne. Envoyée en mission sur une île du Nord Finistère, elle rencontre un adolescent qui prétend avoir été visité par Marie. Face à cet événement, tout le pays s'en trouve bouleversé : la petite Julia, le père de famille Bourdieu mais aussi le jeune Isaac.

Victoria Mas nous emmène sur une île bretonne suite à une prédiction, très beau style de lecture agréable.

Je ne suis absolument pas arrivée à m’intéresser à ce roman, mon mari non plus.

MCDANIEL, Tiffany – L'été où tout a fondu (Gallmeister)

Ohio, 1984. Le procureur Autopsy Bliss publie une annonce dans le journal local de Breathed invitant le diable à lui rendre visite. Sal, un jeune garçon noir aux étranges yeux verts, y répond. Il héberge le jeune garçon, pensant que ce dernier a fugué d'une ferme voisine. Le temps d'un été, Sal partage la vie de ses fils, Fielding et Grant, de sa femme et de la chienne Granny. Premier roman.

Un livre bien écrit, ou finalement on s’interroge sur la nature humaine. Qui est vraiment le diable ? Un livre intéressant, mais que de drames…On voudrait revenir en arrière pour tout recommencer…

MENGET, Lucas – Nages libres (Équateurs)

Evoquant ses souvenirs de jeunesse ainsi que diverses anecdotes issues de son parcours de journaliste, l'auteur livre un éloge de la nage, qu'il définit non comme un sport mais comme une respiration et un art de vivre. Un essai ponctué de références à l'univers de la peinture, de la musique et de la photographie.

C’est un délice de plonger dès que possible avec cet auteur qui nous fait partager son amour de la natation…Partout et très souvent. J’ai beaucoup aimé.

Une belle invitation au voyage à la nage.

Arrive à nous entrainer dans son amour de la natation. Se lit très facilement.

Surprenant mais on suit l’auteur avec un plaisir dans ses diverses nages.

POOK, Lizzie – La fille du pêcheur de perles (Gallmeister)

Australie-Occidentale, 1886. La famille Brightwell arrive de Londres et espère faire fortune grâce à la pêche à la perle. Dix ans plus tard, Charles Brightwell est devenu le perlier le plus prolifique de l'île lorsqu'il disparaît mystérieusement en mer. Sa fille Eliza, 20 ans, veut comprendre ce qui s'est passé mais l'omerta règne dans le village. Premier roman.

Livre étonnamment joyeux, solaire. L’histoire d’une fin de vie d’une jeune fille sur une île japonaise. Pas de pathétique mais de l’espoir. J’ai beaucoup aimé lire ce livre.

Un livre très doux sur la fin de vie, problématique pertinente, agréable à lire, presque trop « doux » justement.

Le thème de ce livre n’est pas facile mais la plume de l’autrice pudique, délicate, douce, lumineuse rend la lecture légère presque joyeuse et surtout gourmande. « Savourer le délice de la vie jusqu’à la dernière goutte », l’autrice nous rappelle que le désir de vie bat jusqu’au dernier souffle quand la douleur est prise en compte et peut être soulagée. Je me permets un parallèle avec le film d’Emmanuelle Bériot « De son vivant » : Faire la paix avec soi-même et ses proches, ranger son bureau avant le grand départ disait le docteur Sabra dans ce film. Je l’ai lu presque d’une traite.

On en vient à se souhaiter une « île aux citrons » et une maison telle que celle-ci…Très bonne lecture